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Paul HÉRAIL

De l’arbre, on tire des planches.
Des planches qui font les bateaux, les caisses ou les palettes.
Usées, fatiguées, marquées aux clous rouillés du labeur, elles seront finalement abandonnées, jetées, ballottées, flottées jusqu’au pied des falaises.
Une légende raconte qu’elles seraient venues là, porteuses de paix, offrir un abri à l’âme des marins disparus en mer.
De l’arbre, on fait le papier.
Sur le papier s’impriment des romans de mer, de flibuste, de boucaniers dont les signes et les mots font écho aux bois perdus des bateaux oubliés.
Leurs pages, retrouvées un jour par hasard dans une cave inondée, se découpent sous mes doigts, parfois en chapeaux, souvent en méduses venues des sombres profondeurs poser quelques points lumineux.
De tout ça, je fais des assemblages.
Des assemblages de bois, de clous et de vieux papiers mouillés, hommage poétique perlé d’humour offert à ceux qui ont usé leurs vies à leurs côtés, esprits flottants entre vagues d’océans et pages de romans.

Paul Herail


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