Sculpteur plasticienne, réfugiée dans un monde imaginaire depuis l’enfance, l’atelier est mon centre matriciel où naissent sculptures, dessins et collages, fruits de mes rencontres réelles ou imaginaires. Refuge permanent à la cruauté du monde, dans ce ventre intime, je panse mon hyper sensibilité à l’abomination humaine. Handicapée des émotions, dépourvue de filtre protecteur, ici, je m’abandonne, et me ressource. Je dessine, je modèle, je respire, je mets au monde ces êtres de papier qui parlent pour moi. Connectée à mes pairs, reliée dans l’acte de création aux valeurs et aux belles âmes qui ont fait et font que cette vie a toujours du sens, je mets en forme ces images qui remplissent mes yeux. J’apaise avec mes mains cette boulimie de vie, de lien, de don de soi, d’offrande. Des premières Vénus, des premiers artistes des cavernes à aujourd’hui, c’est toujours la même histoire… Vivre, résister, donner à voir, continuer le chemin… malgré la détresse, les images, les paroles et les actes infâmes, créer pour conjurer l’inhumanité, pour croire encore au monde, à un Demain possible… Porter l’espoir d’une nature qui nous survivra, de cris d’enfants joyeux courant dans un jardin, de corps amoureux s’étreignant à leur guise, de pensées libres, bienveillantes et partagées.
Iziak