Home » 2016

Category Archives: 2016

2016 – VLADIMIR

Vladimir Saint Vanne, ou la fragilité des grands fonds
 

Vladimir Saint Vannex500

Vladimir Saint-Vanne étreint à cœur les talismans de la haute peinture, et ses œuvres vives, brutales et crues, sont autant d’implacables cicatrices, arrachées du dedans à la mort-vie. Et celui qui sait créer sait aussi écrire. Mots qui traversent le langage et recréent la langue.

Les tendresses saccagées de la peau fouillent l’insondable opacité. On dirait des plaques d’abîme, des mémoires de plaie, et des surgissements accablants de vérité transgressée, et de sincérité nue. Sensibilité sans barrière surgie sans limite de nos lointains cachés. Le tout autre, halluciné et vrai, blesse l’univers entier de la toile.

Innombrable autoportrait fracassant le miroir aveugle de tous les Narcisse de la modernité. La prise de risque est insensée, et son humanité saisissante.

Vladimir Saint-Vanne ose brûler les surfaces. Ce créateur des extrêmes est un dur-à-peindre. Un récalcitrant. Il creuse des trous dans la peinture. Il ne craint pas la sanglance vitale. Œuvre broyée d’art et de vie.

Sous l’étendue, couve la fragilité des grands fonds. L’art vit de ces braises chaudes.

Christian Noorbergen

2016 – Vincent PRIEUR

Vincent Prieurx500Je construis mes sculptures comme dans mon enfance,quand je faisais un théatre pour me faire du théatre,,un univers de la dérision et de liberté.

Des ondines venues d’on ne sait trop ou s’installent discrètement dans nos paysages bucoliques et sur nos plages désertées par les touristes. Accueillies par Vincent Prieur, qui les habille et les maquille, elles déploient l’élégance de leur formes. Après un dernier voyage à bord de véhicules bricolés qui cahotent dans notre imaginaire, les voilà qui égayent nos vies.  René Turc

2016 – Sandrine LEPELLETIER

Sandrine Lepelletierx500Autodidacte, Sandrine Lepelletier modèle la terre depuis 1997. Ses terres enfumées sont décorées à l’aide d’engobes vitrifiés.

Sandrine s’intéresse à l’humain. Ses œuvres, qu’elles ressemblent à des tours, des maisons ou même des boîtes à secrets ou à malices, sont pratiquement toutes des têtes humaines.

Ses sculptures sont une expression de la recherche de la place de l’artiste qu’elle n’a pas encore trouvé dans son existence. Une recherche intérieure : vivre une certaine solitude dans la collectivité. C’est aussi son parcours personnel, à la recherche d’un endroit intérieur.

L’artiste aime mettre de l’humanité dans un monde fait de solitudes, combler les vides. Dans un monde où tout se délite, où tout est à refaire, qu’il faut recréer. Loin de la résignation, c’est un message d’espoir, une citadelle où l’on peut trouver protection, quelque chose de rassurant.

Jean Luc Bourdila et Oana AMÃRICÃI

2016 – Sandrine BLAISOT

Sandrine Blaisotx500Plasticienne, je travaille sur nos enfermements humains – les miens aussi bien sûr – qu’ils soient culturels psychiques ou physiques ; nous vivons tous ensemble dans nos réalités parallèles.  Je suis en recherche constante de procédés, de techniques qui tendent à souligner ce propos.

 

La Conserverie d’âmes et les Echappées d’âmes

Ou l’Eloge de la claustrophilie.  Ces personnages enfermés dans leur bocal (portraits dessinés à l’encre et au fusain sur papier insérés dans bocaux alimentaires) vivent tous ensemble dans leur réalité parallèle. Ils sont soumis à leur enfermement physique, psychique, culturel. Certains ont fait de cet espace confiné leur territoire, d’autres vivent très mal leur réalité… Dans cette histoire, je divague entre claustrophilie par nécessité, et claustrophobie, dans ce monde irrespirable parfois …

Compte tenu de l’ambiance vivante et théâtrale de votre festival, j’imagine
faire une installation de la Conserverie plutôt cosy avec installation d’un petit salon comprenant une vitrine anglaise remplie de bocaux comme présentée en photo page 2, avec une table basse et deux chaises en bois, ainsi qu une console
ou seront déposés d’autres bocaux de tailles plus imposantes, et quelques Echappées d’âmes sur les murs du salon.

2016 – Paul HÉRAIL

Paul Herailx500De l’arbre on fait le papier.

Sur le papier s’impriment des romans, dont les pages perdues se plient un jour en petits bateaux ou se déploient en corolles.

De l’arbre on tire des planches.

Des planches qui font les bateaux, les caisses, les palettes, tout un outillage qui – rouillé de labeur quotidien – est jeté ou perdu par dessus bord quand il n’est plus bon “à rien”.

De la vie on garde des traces.

Les choses, quand je les trouve, révèlent des richesses, des failles, des merveilles et des blessures, accumulées au fil des années, insoupçonnés par ceux qui les ont côtoyées.

Le hasard me pose à leurs côtés et j’écoute leurs histoires, si proches du parcours de vies de bien des hommes. D’une grande économie de moyens hors du temps, j’assemble ici ces “petits riens” qui me sont offerts, respectant leur état initial tout en évitant de les blesser davantage.

2016 – Paty VILO

Paty Vilox500Artiste multidisciplinaire, j’ai exploré la sculpture : bronze, argent, terre, céramique et matériaux divers ainsi que la peinture sans grand attrait. Mon truc, c’est plutôt le volume.
Depuis 2005 je travaille avec le textile autour de 3 axes : les fœtus, les peluches et les masques. Ils ont en commun d’exhiber ce que je voudrais cacher et d’exprimer des émotions présentes ou passées avec une légèreté assumée, un humour(noir parfois) et beaucoup de tendresse. J’y exprime les humeurs pleines de contradictions avec lesquelles j’aborde la vie : la joie ou la tristesse, le plaisir et la souffrance, le jeu et le sérieux, la peur et l’engagement, l’amour ou le dégoût.
Je ne cherche pas à créer de grandes œuvres impressionnantes, mon univers artistique est très familier, de l’ordre de l’intime. Très féminin il se réfère souvent à la maternité.
Léger comme des bulles de savon ce sont de petits moments de poésie

2016 – Mélie DENEUVE

Mélie Deneuvex500Le dessin a été mon premier moyen de communiquer avec le monde, et il reste le moyen le plus facile de le faire encore aujourd’hui. Comme j’ai le syndrome d’Asperger, communiquer à l’oral n’est pas mon fort, le dessin est donc comme un pont entre ma bulle et le reste du monde.
C’est aussi un moment de détente, de méditation, voire de prière silencieuse. Je peux commencer quelque chose et être énervée, déséquilibrée, et au fur et à mesure de la création, tout s’apaise et redevient harmonieux.
Je ne pratique pas l’art engagé, je ne cherche pas à éduquer mes contemporains ni à les choquer, je préfère tenter de les faire s’évader un peu. Si quand ils regardent mes images, ils trouvent un peu de la paix que je gagne quand je les crée, c’est bien. Mes images servent la cause de la « Mignon Way of Life », un mouvement parti d’une plaisanterie et qui compte quelques adeptes: ce sont des images mignonnes qui permettent de s’évader de la grisaille omniprésente, du monde glauque qui est le nôtre et des déceptions que les humains ne manquent pas d’apporter.
Je suis d’une nature mélancolique et je sombre souvent, pourtant, je ne veux pas faire transparaître ça dans mes images, au contraire, je veux combattre ça et apporter du réconfort. Le Mignon, ça fait du bien à l’âme!
Mélie Deneuve

2016 – Matthieu GENTY

Matthieu Gentyx500C’est aux frontières de la terre et de la mer que j’ai rencontré en 2007, le peintre Matthieu Genty. Dans cette grange qu’il a rénovée et transformée en atelier d’artiste, il se délivre de ses démons par la pratique picturale alliant différentes techniques de l’aquarelle à la peinture à l’huile, en passant par l’acrylique. Il dépose sur des papiers ses traits et ses couleurs, ses obsessions en forme de personnages et d’animaux comme sortis d’une saison en enfer. Les crayons, les pastels, les stylos sont des balises pour se retrouver dans l’itinéraire de ses voyages intérieurs.
Matthieu joue des transparences, des superpositions et parfois il gratte le bois, il grave ainsi les histoires qui le tourmentent. Je l’ai vu aussi « encadrer » ses tableaux aux formes improbables avec des bandes de cuivre ou de zinc comme pour ne pas laisser s’échapper son paradis pictural. Toujours à la marge du réel et du fantasme, il ouvre des jardins, des paysages, des personnages qui luttent avec les couleurs et les traits pour devenir graffitis et écritures.
C’est son livre, son roman, sa vie au large de lui-même qui volent en oiseaux fous vers le regards des autres, afin de rompre les différences et parler, communiquer, partager – lui qui vit ses secrets aux frontières de la terre et de la mer sur la  Côte d’Albâtre – secrets qui forgent une amitié.

Michel Robakowski

2016 – Marion OSTER dite LUCRÈCE

Sans titreLes Boites De Marion Oster Dite Lucrece

De loin comme des fleurs fraîches…De plus loin des autels portatifs…
Un air américain du sud, des couleurs qui crient de douleurs cruelles
ensevelies sous les amulettes…Ces boites sont des églises dans
lesquelles on pénètre si doucement qu’on entend ses pas sur les
dalles… On s’avance dans une forêt de voeux et d’ aveux curieusement
incarnés par des objets du culte…La main de celle qui fait ne se montre
jamais :on connaît ses choix, ses combinaisons, ses accumulations mais
on ignore si elle existe. Elle ne voudrait pas briser le charme qui relie
toutes ces reliques… Elle s’oublie dans son travail qui la mène hors du
temps, hors de ce sol, là où règne l’Amour absolu. Offrandes, dons
minuscules, la pacotille pimpante qui permet de payer le voyage.Là où
il est possibles d’espérer.Là où il est possible de demander pardon, une
rémission, une trêve…La main invisible avoue qu’ elle fait du beau pour
qu’on la voie…elle se voue toute à sa propre absence…Etre ou ne pas
être…Dire et se taire…Souffrir et s’abandonner…Séduire et attendre…
Avoir été la proie,et châtier le chasseur…Cela en pensée muette afin
d’être mieux comprise…Rien imposer, la victime organise sa conscience
mutilée…aucun dû…De là-haut une flèche viendra,un signe…une
caresse ou un acte qui pique…Tant de petites choses avancées n’ont
pas la vocation d’appeler une vengeance…une réponse aux blessures…
les questions difficiles seront résolues, la loi du talion sera exclue…
Que de soins, que de minuties, que de délicatesses!…alors qu’il y a
sans doute des malheurs énormes qui ont sévi! Le fracas ne console
pas, la peine pleure doucement…Dans ces boites – dans ces églises- on
crée les conditions d’un miracle salvateur. On imagine une fin heureuse
à des catastrophes intimes. On se prépare à un nouveau, sous d’autres
soleils…

Alain ARNEODO

2016 – Marie-Jeanne FARAVEL

Marie-Jeanne Faravelx500Il n’y a pas de hasard il n’y a que des rendez-vous.

L’histoire de mes poupées commence ainsi : par une belle journée de septembre 2012 alors que je ne cherche rien, je trouve. Poupées abandonnées avez-vous donc une âme ? Blotties les unes contre les autres, au fond d’un carton, parmi mille et un objets en attente d’une autre vie, qu’attendent-elles ? C’est décidé je les adopte toutes. De mes petites mains, aujourd’hui elles revivent.

Avec enchantement ces poupées m’ont fait reprendre contact avec ces outils de création aimés sans fin, les aiguilles, le fil, le tissu, les boutons, la laine … juste pour le besoin et l’urgence de créer et ainsi partager avec vous cette petite parcelle de mon chemin.

Extrait du N°404 de L’AMATEUR Octobre 2015 « Ma soif de créer »