Ne nous y trompons pas, dans l’œuvre d’Adam Nidzgorski, c’est le « devenir humain » qui est consacré à travers ce qu’en manifeste la diversité des individus qui en composent le genre. Le devenir humain et le cortège d’évènements qui l’éprouvent et le manifestent : De l’inconvénient d’être né, de la fatalité de la mort ; des maux, peines et tourments, mais aussi des joies qui jalonnent l’entre-deux ; de la solitude, du délaissement, de l’abandon et de leurs remèdes : l’ « être-avec », la fraternité, ainsi que les sentiments qui les animent : l’affection, la tendresse, l’étreinte, l’ambivalence, la miséricorde, la philanthropie, l’indulgence, la compassion…tous artifices propres à édifier un rempart contre la déréliction. Et, s’il y a bien du spirituel dans l’art d’Adam Nidzgorski, gageons qu’il s’agit d’une spiritualité qui viendrait se nicher au creux des failles et des fêlures de l’être humain. Ce qu’à sa manière confirme le peintre : « C’est l’être humain qui m’intéresse le plus, il est multiple, on peut le représenter de différentes façons et cela à l’infini. C’est quelque chose d’inépuisable ; il y a tellement de doutes, de douleurs, d’envies, d’espoirs, c’est fou. On ne pourra jamais l’épuiser entièrement depuis sa naissance à sa mort » écrit-t-il dans ses carnets. C’est donc à représenter l’être humain « en solitude ou en déréliction » – comme on dirait « en majesté », même s’il apparaît le plus souvent en couple, en groupe ou en famille, parfois même en troupe plus fournie – qu’Adam Nidzgorski a consacré la quasi-totalité de son œuvre.